Hein, dis moi que tout à l'heure c'était pas un vrai Aurevoir comme ceux qui sont susceptibles de faire couler quelques larmes. Dis moi que c'était juste une sorte de "A demain" mais avec un demain un peu plus éloigné que d'habitude. Hein, dis moi que c'était pas notre dernier calinou devant Ango avant un bon bout de temps. Dis moi que j'vais pas partir à plus d'une centaine de kilomètres de toi, dis moi que toi et moi on va pas se laisser faire par la distance. Dis moi que j'viendrai encore souvent te chercher à tes salles de cours, dis moi qu'on aura encore mille et mille fois l'occasion de faire l'éléphant dans les couloirs de ce drôle de bâtiment verdâtre, dis moi que notre Echo il résonnera encore dans l'enceinte d'Ango, même si ce sera plus moi qui le crierai. Dis moi que les pâquerettes elles m'attendront pour la cueillette annuelle, dis moi qu'il y aura toujours une petite place de réservée pour mon cucul sur le banc d'l'ancienne cour fumeur. Dis moi que pendant les cours de maths t'auras toujours une petite voix dans la tête qui te répètera "cerveau en maintenance cerveau en maintenance", dis moi que pendant ceux de physique t'auras toujours la vision d'une bêbête à l'agonie en regardant ton bureau, dis moi que pendant ceux de philo tu penseras aux fous rires qu'on aurait pu avoir avec ces cours, dis moi que pendant ceux de géo tu rêveras du texas les yeux dans l'vague. Dis moi qu'avec nos rêves de gosses on ira loin, la main dans la main, les yeux dans les yeux, les rires dans les rires. Hein, dis moi. Dis moi que tout ce temps ensemble c'était pas du bluff, que c'est pas fini, que ça n'fait que commencer, et qu'on n'a pas encore connu le meilleur. Dis moi que le monde il nous a pas encore vues, qu'il sait rien de nous, et que fatalement on devra le parcourir encore un bon moment toutes les deux. Dis le moi. Pour qu'on continue d'y croire.
Dis moi que..
Non, non, rien n'va changer, tout, tout va continuer...
Non, non, rien n'va changer, tout, tout va continuer...